DECLARATION des Chefs d'États-membres de la Communauté des États Indépendants (CEI) relative au 80e anniversaire du début de la Deuxième Guerre Mondiale (IIWW)
Nous, Chefs d'États-membres de la CEI,
rendant hommage à la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie dans la lutte contre le nazisme allemand, ses alliés et ses acolytes durant la Deuxième Guerre mondiale: aux combattants des états de la coalition anti-hitlérienne, aux partisans et résistants, victimes de la Shoah et du plan nazi «Ost» visant à exterminer les populations de l'Europe de l'Est et de l'URSS, ainsi que d'autres crimes perpétrés durant les années de cette guerre,
soulignant que cette tragédie devint possible à cause d'incapacité de la communauté internationale à former un système efficace de la sécurité collective, ainsi que de sa politique criminelle de concessions à l'agresseur,
soulignant le caractère universel et intergouvernemental de l'Organisation des Nations Unies, fondée à la fin de la Deuxième Guerre mondiale en 1945, et la responsabilité particulière de cette organisation de maintenir la paix et d’empecher la résurgence de nouveaux conflits d'envergure globale,
confirmant notre dévouement aux normes et aux principes du droit international, aux objectifs et aux principes de la charte de l'ONU qui condamnèrent d'une manière claire et sans ambiguïté les crimes du nazisme ; au Statut du Tribunal Militaire International de Nuremberg, dont le Verdict n'a pas de délai de prescription, ainsi qu'aux principes de l'Acte final de l'OSCE signé le 1er août 1975 à Helsinki,
condamnant toutes tentatives de justifier et de glorifier les nazis et leurs acolytes,
appelant tous les états du monde à assumer leurs responsabilités quant à la protection des sites mémoriels, monuments, carrés militaires et lieux de mémoire des combattants morts pour la liberté des pays de l'Europe et de l'Asie,
se souvenant des atrocités de la Deuxième Guerre mondiale,
déclarons ce qui suit:
La Deuxième Guerre mondiale fut la plus grande tragédie du XXe siècle emportant des dizaines de millions de vies humaines. La plus grande catastrophe humanitaire que l’histoire ait jamais connu fut le résultat d'ambitions agressives de ceux qui croyaient en leur suprématie raciale, en leur exclusivité et leur droit de disposer de vies et de destins d'autres pays et d'autres peuples.
Nous regrettons de devoir constater aujourd'hui des tentatives de réécrire et de falsifier l'histoire. Nous nous exprimons avec fermeté et conséquence contre toute tentative de blanchir le nazisme de ces crimes odieux.
La voie dangereuse vers un nouveau partage du monde commence par la révision des bilans de la Deuxième Guerre mondiale, par la négation des crimes du nazisme, par la lutte contre les monuments aux soldats-libérateurs, par la réhabilitation et la glorification des criminels nazis et de leurs acolytes, responsables des crimes les plus odieux de la Deuxième Guerre mondiale, qu'il s'agisse de particuliers ou d'organisations entières ; par la xénophobie et l'intolérance, par l'insouciance et le flirte avec les adeptes et les continuateurs de l'idéologie nazie de toutes sortes.
Il ne peut avoir de doute que c'était bien l'Union Soviétique qui, avec le soutien des pays de la coalition anti-hitlérienne, renversa le courant de la guerre contre le nazisme, commença la libération des pays de l'Europe de ce fléau et en paya le plus lourd tribu. Nous n'oublierons jamais que la Victoire dans la Deuxième Guerre mondiale et le salut des peuples européens d'asservissement et d'extermination ne devinrent possibles que grâce au courage et à l'abnégation sans précédent des combattants, militaires et partisans, membres de la résistance et travailleurs d'arrière-front, grâce à l'unité de tous les peuples de l'Union Soviétique.
Huit décennies après ce jour de peine, nous appelons à reviser les leçons que cette période tragique de l'histoire de notre civilisation nous donna. Nous nous prononçons pour la coopération et la compréhension véritables entre nos pays et nos peuples. Nous appelons à faire tout le possible pour assurer l'unification du monde sur les bases de l'égalité, du respect mutuel et des valeurs démocratiques universelles.